Un Sorelois au jeux olympiques 2008

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André St-Arnault
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Le 26 août 2008

Ni hao

Je vous l'annonce officiellement : je deviens, à partir d'aujourd'hui, végétarien. Sauf la bavette du Fugasse [à Sorel-Tracy], je ne vais plus jamais introduire dans ma bouche une parcelle de ce qui a vécu sur cette terre et encore moins dans la mer.

Je sais que cette annonce vous parait déplacée, après tout qu'avez-vous à cirer de ce que je mange. Mais voilà je ne vous dis pas cela pour rien, prenez le comme un conseil si un jour vous vous retrouvez dans un buffet chinois en Chine.

Depuis que les Jeux ont commencés rares furent les occasions de prendre le temps pour un bon repas. Mais hier, pas de compétition à couvrir avant 18 heures. Je ne fais ni une ni deux (je me demande bien ce que veut dire cette expression, ni une ni deux quoi ?) et d'un pas certain me dirige hors du périmètre olympique.

Soldat à Pékin

Je salue aimablement les 13 soldats au garde à vous, pas très souriant et les 26 gardiens de sécurité très souriant, que je croise avant de sortir (au cas où je n'y reviendrais jamais) et me dirige au pays où le mime est ma langue première. En passant, le chinois est une langue très complexe ne perdez pas de temps à vouloir l'apprendre, à moins d'avoir devant vous des années.

Donc je vous conseil (décidément c'est la journée des conseils) un cours accéléré dans une école de mime reconnue et ainsi vous pourrez vous débrouiller pour manger et peut-être boire si vous êtes un bon élève. D'ailleurs, mon meilleur coup jusqu'à aujourd'hui est d'avoir réussi à mimer une Toast au beurre de peanuts (essayez pour voir).

Donc me voici en Chine populaire.

Pleins de petits commerces qui vendent ……des affaires. Je ne suis pas entré à l'intérieur comment voulez vous que je sache ce qu'on y vend. Sur le trottoir, une jeune fille nettoie, au dessus d'elle une enseigne en lettre d'or et derrière elle une porte de bambou. Je la regarde, elle me regarde et m'invite, souriante, à entrer. Je me dis que si elle m'invite c'est soit un resto, soit un salon de massage. Pas de chance ! C'est un resto mais un peu chanceux quand même car c'est un buffet, donc je vais moins jouer à être Marcel Marceau. (Quand même j'ai mon orgueil et toujours faire la poule devant les chinois…)

Je suis le premier client de la journée et probablement le premier client non asiatique depuis l'ouverture. Cette déduction me vient du fait que je serais étonné que chaque fois qu'un client entre tout le personnel de la cuisine et même du resto voisin vient pour l'accueillir. Les formalités terminées je passe à table.

André St-Arnault à Beijing

La dame, qui me semble être la propriétaire, m'explique le fonctionnement du récipient encastré au centre de ma table. Il s'agit d'un gros chaudron divisé en deux parties, une contenant de l'eau l'autre un bouillon rouge. Je contrôle moi-même la flamme au gaz en tournant vers la gauche ou vers la droite le bouton. Elle me conseille de faire en sorte que l'eau boue mais pas le bouillon. Ça à l'air simple mais avec un seul bouton…j'ai laissé faire et j'ai eu très chaud tout au long du repas.

A tour de rôle toute la famille m'apportait un ou deux plats et en moins de temps qu'il en faut pour dire …( dites le mot d'une seul syllabe que vous voulez, j'ai pas d'idée pour l'instant ) la table était remplie et je n'étais pas encore passé au buffet. Plein de petits bols en acier contenant des sauces jonchaient la table. En trempant mon doigt dans une des sauces j'ai pas eu besoin de l'amener à ma bouche pour savoir que c'était piquant.

Repas aux jeux de Pékin 2008

Quand je reviendrai, dans un mois, je vous montrerai ce doigt. Le médecin de Radio-Canada m'a dit que l'ongle repousserait. Avec mes baguettes je l'ai poussé un peu à l'écart des autres.

Impatient je me lève et me rend au buffet. Le premier contenant était replie de têtes de poissons. Un peu comme des têtes de gros brochet. Xiexie, buyao! Le deuxième déborde de têtes de petits poissons. Un peu comme des têtes de crapets soleil. Xiexie, buyao! C'est décoratif mais pas très appétissant. L'autre des nageoires de gros poissons. Un peu comme des nageoires d'espadon. Xiexie, buyao ! qui veut dire non merci, ( j'espère que vous aviez deviné ).

Je lance mon regard vers les autres bols puis vers la dame qui me regarde et non ! malgré tous mes efforts je n'ai pas réussi à savoir ce qu'ils avaient fait de la chair du poisson.

J'ai passé très rapidement devant la section fruits de la mer. Moi quand c'est des bibittes que j'ai même jamais vues dans National Geographic, je veux pas goûter. Saviez-vous qu'il existe une sorte de petite pieuvre avec la tête bleu azur et 20 longues tentacules jaunes pâle. Moi non plus je ne le savais pas et ne comptez pas sur moi pour vous dire ce que ça goûte.

Section poulet. Ici encore y'a les têtes, les cous, les pattes et les crêtes mais pas trace d'une seule poitrine et même si d'habitude je refuse la cuisse, pour une fois j'en aurais volontiers manger. Je soupçonne même que les poitrines et cuisses que l'on mange au Québec viennent de Chine, ce qui expliquerait tout. Ou est-ce le contraire et nous leur envoyons les parties du poulet dont nous ne savons que faire.

Toujours est-il que la salade et les concombres étaient trop marinés. (oui oui, mariné) Mais les poires en canne… délicieuses. J'en ai repris.

Évidemment vous comprenez que même si cette aventure est véridique il y a ici des restos offrant une cuisine chinoise délicieuse et ils sont en grand nombre. Et je ne parle pas des MacDo et des PFK, aussi en grand nombre.

On trouve bien sur des resto, comme celui où j'ai failli dîner, qui offrent une cuisine plus traditionnelle pour les estomacs avertis. On trouve aussi des comptoirs qui vendent des brochettes de scorpions, de mille pattes ou de larves, des étoiles de mer ou des hippocampes frits.

Vous l'aurez deviné ces comptoirs s'adressent aux touristes, surtout chinois, et ne font pas partie de la cuisine chinoise du 21ième siècle.

Bon appétit!

Tsai-tsien
André St-Arnault à Beijing, Chine