André St-Arnault à Guilin et Yangshuo Chine

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André St-Arnault
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Le 13 septembre 2008

Monsieur Gao et Mademoiselle Autumn

Il est assez grand et plutôt costaud. Natif du nord de la Chine il possède toutes les caractéristiques des Mongols. Faciès osseux, tête immense et voix caverneuse. Dès le premier instant où on me l'a présenté je l'ai appelé monsieur Gao, il a bien ri et ça lui a plut, c'était le premier jour des jeux. Il était engagé par Radio-Canada pour être notre chauffeur, traducteur et "fixer" (les "fixer" sont des gens que les journalistes engagent à l'étranger pour faire des contacts. Ils connaissent toujours très bien la région et les personnes utiles pour que les portes s'ouvrent plus facilement.)

Monsieur Gao

Les jeux terminés, il est mon premier, et seul, ami chinois. Monsieur Gao a 50 ans et comme tous les chinois a un seul enfant. Il a servi, et en est fier, avec les gardes de l'armée rouge de Mao. La semaine dernière nous marchions tous les deux sur la grande muraille (tourisme oblige) ; le paysage hallucinant, 8000 km de pierres entassées depuis 2000 ans, et de sa voix de baryton il chantait des hymnes politiques maoïstes. A cet instant les mongols auraient pus essayer d'envahir, j'étais prêt au combat. Heureusement qu'ils ne sont pas venus, je n'avais pas encore déjeuné.

Le mur de Chine

C'est monsieur Gao qui m'a conseillé de visiter le sud de la Chine soit Guilin et Yangshuo. Il a tout organisé pour moi : le vol (3 hrs sur China airline), l'hôtel à Guilin pour 2 nuits, une guide anglophone pour les visites incontournables et 5 nuits à Yangshuo, dans les montagnes loin de tout, même des pandas.

Mademoiselle Autumn

Cette guide c'est mademoiselle Autumn, qui ne comprenait pas très bien ce que je voulais dire quand j'essayais de lui expliquer que je n'étais pas un touriste mais bien un voyageur. J'ai quand même visité la grotte des milles bouddha et la Reed Flute cave, monté les 900 marches de la montagne de l'éternel bonheur ( éternel pour l'impression que l'on a en gravissant les 400 dernières marches et bonheur en mettant le pied sur la 900 ième ), admiré la ville de Guilin du haut de la colline de l'éléphant tout en étant attentif aux propos fort intéressants de ma guide. Pour terminer la journée j'ai accepté de souper avec le patron de Mr. Gao et de Mlle Autumn ( ils tenaient à me faire déguster les spécialités de la région ).

Le long de la rivière Li, qui traverse la ville, se trouvent encore beaucoup d'édifices anciens transformés en resto. Vraiment très beau par contre les chinois aiment manger frais ce qui peut perturber considérablement la beauté pittoresque de cette avenue. Je m'explique. Devant tous les restos, de chaque côté de la porte d'entrée principale, sur le trottoir, sont disposés, pêle-mêle, aquariums, cages et bassins de plastique contenants plusieurs petites bestioles que je n'avais pas très envie de déguster. Dans les bassins nagent surtout des écrevisses et leurs cousins, cousines de famille quand même assez éloignée, puisque certaines bestioles m'étaient complètement inconnues. Tous les goûts sont dans la nature et ne se discutent pas.

Dans les cages ça m'a moins plut. Choisir sa poule avant de la faire cuire me semble un peu étrange mais on aime manger frais, je l'ai dit. Les hérissons, comme les poules, coqs et canards, semblaient traumatisés, tous tremblaient de peur, se retrouvant sur un trottoir bondé de passants. D'ailleurs ces mêmes passants se font asperger chaque fois qu'un client choisit son poisson parce qu'une fois sortie de son trop petit aquarium il faut le tuer ce poisson et pour ce faire on le place sur le trottoir, au milieu des passants, et le préposé l'assomme avec un gourdin. Le poisson se retrouve souvent au milieu de la rue avant de se retrouver dans votre assiette.

Bon chacun ses coutumes et je ne veux pas changer les leurs mais je n'ai pas pu manger de poisson. Et c'était très bon. Dumpling aux épinards, délicieux. Riz aux légumes épicés, succulent. Fèves à je ne sais trop quoi, délectables. Une seule fausse note, l'âne était pâteux et pas assez épicé.

A 8 heures le lendemain matin Mlle Autumn m'attendait dans le lobby de l'hôtel pour me conduire jusqu'à ma prochaine destination soit Yangshuo. Voyage de 4 heures en bateau sur la rivière Li. Elle me promet les plus beaux paysages de Chine.

Avec une centaine de touristes chinois, un buffet chinois que j'ai ignoré et du vin de serpent chinois que j'ai dégusté ( pas buvable mais miraculeux contre l'arthrite ) nous avons navigué sur une rivière en serpentin entourée de hautes montagnes affilées, chacune découvrant sur ses parois soit les 7 chevaux, soit le dragon soit l'aigle et toutes possédant un pouvoir mystique pour permettre à l'humain de s'élever. Loin de la croisière s'amuse, c'est la croisière admire et s'instruit. Fascinant.

Puis Yangshuo et notre Dragon Retreat. Une petite auberge surtout fréquentée par des étrangers. Ici pas de Chinois ou peu. Beaucoup de couples viennent ici pour passer les jours d'attente que nécessite l'adoption de chinois. Dans la nature, entouré de montagnes, sur le bord de la rivière, l'endroit est d'une telle quiétude que l'on entend voler le papillon. Le repos post olympique enfin arrivé. Et un choix de nourriture asiatique et « western » ( 2 œufs bacon le matin WOW! fini les nouilles au déjeuner ).

Le paradis est à 20 minutes à vélo du centre touristique de Yangshuo ou bière et table de pool m'attendaient. Je passerais bien quelques semaines ici mais je dois retourner à Beijing pour mes derniers jours jaunes. Pour l'instant je vais profiter de ce paysage féérique et faire une balade quotidienne en bambou ( une dizaine de gros bambou de 10 pieds de long attachés ensemble pour faire un radeau et se laisser descendre lentement dans le courant de la rivière).

Tsai-tsien
André St-Arnault